Pensées
Ils se tenaient droits au fond de ma bibliothèque, de vieux livres rongés par la poussière. Mon regard se posa sur la couverture d’un, « Les mots » Jean-Paul Sartre. A peine je le tirai, quelques feuilles manuscrites tombaient par terre. C’étaient bien mes notes d’autrefois.
Je me souviens. Je désirais lire « la nausée » du même auteur. Mais il n’était guère disponible au marché. Ainsi je me suis contenté de me procurer du roman « les mots ». Ce récit est une autobiographie composée de deux parties : « lire » ensuite « écrire ».
Marche, cour, saute puis vole ! Enchaînement logique mais indispensable. Trébucher sur un obstacle dans une étape se révèle plus dommageable que dans l’étape qui la précède. Dès lors, les méfiants se contentent de marcher et ceux qui volent sont une minorité. Le succès est un long chemin et chacun choisit de s’arrêter là où l’aventure lui parait au dessus de ses forces. Je ne pense pas que la force, telle citée, est une espèce quantifiables et qui varie d’une personne à une autre. Elle s’alimente graduellement des valeurs motrices tels la motivation et le sacrifice …
L’homme est un être sociable et se trouve par ricochet contraint à atténuer le « Moi » égoïste. Toutefois, nul ne peut contester que l’intérêt personnel soit visé même dans les gestes bénévoles. Aurait on enclin à aider les pauvres si cela ne nous procure un sentiment de bien être ? Se baisserait on à jouer avec un enfant si son sourire ne nous réchauffe les cœurs ? De tout évidence, cela ne doit point nous sombrer dans le malaise qu’évoque la notion matérielle de l’ « intérêt », mais réaliser que c’est la seule méthode d’être amené naturellement à vivre en harmonie loin de l’altruisme.
L’amour et la haine, facteurs perturbateurs, ils peuvent élever comme ils peuvent détruire. Toute personne est répugnée à l’idée d’être détestée par autrui. Un enfant qui riposte à l’autorité de sa mère par l’expression « Je te déteste » déclare cette dernière vaincue. L’amour peut-il changer en haine ? Ne tenons pas compte des moments ou l’âme est agitée par la colère, mais envisageons l’état équilibré. Un tel changement paradoxal ne survient que lorsqu’on omet les gestes positifs de l’autre. Lorsque l’aptitude de soi à tolérer est étroite.
Les amis peuvent un jour claquer nos portes. Les partenaires tiennent à un bout de papier. Le sang demeure pour la vie. Je ne sous-estime pas les relations cordiales mais j’éprouve un respect particulier aux liens familiers. On choisit les amis mais pas les proches. D’où l’exigence d’apprendre à cohabiter. J’ai l’intime conviction qu’une bonne réputation au sein de la société enracine ses fondements dans le motif familial.
Une question à quoi j’ai longtemps songé : « Un être malheureux peut-il répandre le bonheur autour de lui ? ». La réponse est claire quand on se pose la question de la façon : « Un visage renfrogné peut-il faire sourire quelqu’un ? ». Si nous convenons que la réponse est positive cela mènera à une confusion. Un homme qui sème le bonheur aux cœurs des autres est forcément heureux, puisque cette attitude est apte à le rendre satisfait.
Pour tester ses serviteurs, Dieu les expose constamment à de pénibles épreuves. Tout est « écrit » ; dès que l’âme s’unie avec le corps, le sort de l’être est déterminé. La sagesse divine impose parfois à ce que les humains préférés par Dieu aient des conditions de vie assez ardues. Le meilleur des hommes, prophète d’Allah, a vécu une pauvreté intense. N’est ce la plus pertinente des preuves ? Toutes les possessions matérielles sont susceptibles de se dissiper en une fraction de seconde. Seule la foi en Dieu persiste.
Chacun sa façon de subsister à son infortune, de survivre. J’ai toujours eu tendance à enterrer à jamais un passé douloureux. Mais « l’histoire se répète elle même ». Il faudrait faire la paix avec son passé. Enterrer le chagrin mais pas sa cause profonde. Enterrer une épine n’a guère de considérables conséquences mais enterrer la graine produira toute une plante épineuse.
Ceci fut une vision concise du monde tel que je le vois.
Puisse Dieu nous épargner une activité frivole.