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Ma philosophie
28 juin 2007

Et si je parle de ...

                            

                                                                 ...prepas

       Qui de nous ne s’est froissé le front à chaque fois que le mot « classes préparatoires » est évoqué ? Qui n’a été rebuté par un régime pédagogique pénible avec de longues heures épuisantes de travail ? Pis, les conditions défavorables de l’internat ne manquaient pas pour accentuer ce malaise … Des préjugés ? Seule l’expérience peut mettre les points sur les i.

        Le 7 septembre 2006 : jour de l’inscription définitive et l’installation aux dortoirs. L’atmosphère n’était nullement dépourvue d’émotions. Quitter le nid familial vers un univers d’indépendance et de responsabilité suscitait l’angoisse. Je ne saurais parler à la place des étudiants qui viennent d’ailleurs vue que le centre des prépas est situé au sein de ma ville même. Il paraissait clair que cette rentrée générerait de longues et durables amitiés. Toutefois, il fallait imposer ses principes dès les premiers jours. Quoique la première impression ne se base point sur des références solides, les traits de cette image fragile persistent incessamment, et delà surgit la nécessité d’être vigilant vis à vis ses actes.  Il y a ceux qui agissent spontanément sans avoir à s’inquiéter pour ce que disent les autres. Ceux qui cachent derrière leur serviabilité et leurs bonnes manières, un passé lamentable, dans l’espoir de devenir autre chose. Ceux qui haïssent leur existence si du mal est dit à leurs propos. Ceux qui refusent se socialiser de peur de s’emporter par des courants déplorables. Et ceux qui fuient les sincères engagements par crainte que des déceptions antérieures se reproduisent … La question n’est plus « dans quelle clan fais-je partie ? » mais plutôt : « Comment pourrait-je subsister entre eux ? ».

        La plupart des étudiants sont titulaires d’un baccalauréat sciences mathématiques, ce qui les couronne par le fameux statut « l’élite», Certains les appellent même « la crème de la société ». Je me suis tant été convaincu par cette idée, jusqu’au jour où on nous a servit le déjeuner au réfectoire ; et là je me suis posé une question délicate : « C’est cette façon dont on traite les élites ? ».  Hélas, il fallait descendre de son nuage et combattre pour ses rêves.

        Le 9 septembre 2006 : premier jour d’étude, on n’a pas encore entamé le programme, mais on s’est contenté de quelques séances de discutes. Les professeurs nous donnaient des conseils concernant le passage à la deuxième année (SPE) et le concours national commun. Ce qui m’a tant frappé c’est les paroles de l’un des prof, il déclara : « Si tu ne bosse pas, tu ne réussira sûrement pas. Si tu bosses dur ; ce n’est point sûr que tu réussira». Je me suis dit ironiquement : Cela risque de chambouler quelques principes qu’on nous a appris en étant jeunes …   Il y a une forte probabilité que ces paroles soient justes, mais une chose est sûre : la vie n’a jamais été un jeu d’hasard. 

        Le jargon des classes prépas d’Agadir comporte un fameux mot qui signifie le travail dur, c’est « Kreed » dont l’adjectif dérivé est «Kourrad». J’ai entendu récemment qu’il est d’origine berbère. Bref, ce mot est parfois considéré comme une insulte, vu que ceux qui travaillent trop manquent généralement d’intelligence. C’est une guerre de nerfs et seuls ceux qui gardent le sang froid peuvent tenir jusqu’au bout.

       Je me souviens d’une matinée au début de l’année. Au moment où je franchissais le seuil de la classe, et à ma grande surprise, le silence régnait et les étudiants se tenaient calmement dans leurs places. A première vue, je me suis mise à dévorer la classe des yeux au dessein de discerner le prof quelque part.  Mais en vain.  Fut-ce possible que les élèves soient tellement discipliné à l’absence du professeur ? Il est certain que c’est dorénavant possible. De surcroît, quoique cela apparaisse étonnant ; les examens se passaient sans la surveillance des profs ! Certes, ceci ne relève pas d’une si grande confiance envers les élèves, mais de l’impossibilité qu’un élève transmet des informations à un autre de peur que ce dernier le dépasse au niveau du rang.

      A la longue, le rythme commençait à s’accélérer. L’obsession des profs par l’envie d’achever le programme le plus tôt possible, les heures supplémentaires qui comblaient les seules deux heures libres de la journée, les leçons photocopiées réduisant 12 pages en 4 … De telles circonstances ne manquaient pas pour mettre les nerfs des étudiants en pelote.  Pourtant, tous les lois physiques contredisaient la possibilité d’assimiler un bagage aussi riche en si peu de temps. Les devoirs surveillés s’effectuent de façon régulière : ceux des maths et de physique s’alternent de samedi à autre, sauf que le troisième samedi est généralement libre. La faute la plus répandue entre les étudiants est la négligence vis-à-vis une matière le long de la semaine qui précède le devoir surveillé d’une autre matière, et qui forcément attire le plus d’attention à cette période. L’investissement du temps est la règle d’or au sein des prépas. S’attendre à des fruits immédiats se révèle démoralisant, la patience et la persévérance sont  des qualités très requises et ce sont elles qui qualifient le jeune étudiant aux travaux ardus de la vie professionnelle.

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Commentaires
M
description très juste des classes préparatoires...
I
last time i was facinated by ur style but now it's different!it's the general view to classe préparatoire as u see them,it's the story of our life!sweety i'll miss u so much what ever are the results,with all my love imane
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